Loi Garot- Soutien grève CNGOF

Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) apporte tout son soutien au mouvement de grève illimité à partir du 28 avril 2025 visant au retrait de la proposition de loi Garot.

Un égal accès à des soins de qualité a toujours été une priorité pour le CNGOF. Notre société, en lien avec toutes les professions de la périnatalité, a proposé une mise à niveau des effectifs nécessaires pour assurer la continuité des soins (rapport Sentilhes en 2018). Nous avons ensuite alerté sur l’état critique des équipes des maternités françaises et l’absolue nécessité de renforcer l’attractivité des métiers de la naissance (rapport Morel en 2022).

La proposition de loi visant notamment à mettre en place une coercition à l’installation repose sur une confusion entre une nécessaire accessibilité aux soins et une proximité inadaptée qui s’imposerait aux médecins. Elle ne permettra pas de répondre aux défis majeurs de notre système de santé.

La réforme du système de santé est aujourd’hui bloquée par des élus attachés à une offre de soins locale en déliquescence parce qu’inadaptée à une médecine du 21ème siècle. La répartition des soins doit reposer sur des données objectives de santé publique et sur une approche pragmatique s’appuyant sur les moyens humains et matériels disponibles.

En gynécologie et en obstétrique, il est indispensable de raisonner par parcours de santé en adaptant nos objectifs aux besoins de la population.

Les rapports et avis sur la dégradation de l’offre et de la qualité des soins en gynécologie et en obstétrique s’accumulent : CNGOF en 2022, Société Française de Néonatologie et Société Française de Médecine Périnatale en 2023, Académie de Médecine en 2023, Cours des Comptes et Sénat en 2024.

Tous les acteurs s’accordent le diagnostic et les réformes à mettre en œuvre :

  • Refonte des décrets de périnatalité datant de 1998
  • Concentration raisonnée de l’offre de soin nécessitant des plateaux techniques et une continuité des soins H24, ce qui implique des fusions de maternités
  • Priorité donnée en proximité à l’accès au soin pour la prévention et le suivi pour tous les aspects de la santé de la femme, en clarifiant le rôle des différents acteurs (sage-femmes, médecins généralistes, gynécologues) dans la graduation des soins

La loi Garot n’est qu’une nouvelle tentative de maintenir coute que coute une organisation des soins anachronique et à bout de souffle. Son impact serait extrêmement négatif sur l’attractivité de nos métiers et son application ne ferait qu’aggraver la situation actuelle.

Les gynécologues et obstétriciens ne demandent qu’à être impliqués dans la rénovation plus que nécessaire de notre système de soin.

La proposition de loi Garot doit être retirée. Nos élus doivent accepter de lancer au plus vite des états généraux de la santé de la femme et de la périnatalité.